Suburra by De Cataldo Giancarlo & Carlo Bonini

Suburra by De Cataldo Giancarlo & Carlo Bonini

Auteur:De Cataldo, Giancarlo & Carlo Bonini [De Cataldo, Giancarlo & Bonini, Carlo]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions Métailié
Publié: 2015-12-06T23:00:00+00:00


28.

Marco emmena Alice à la Paranza.

Il était bon de lui montrer certains types humains qui dégoûtaient les généreux utopistes comme elle mais qu’elle n’avait probablement jamais rencontrés en vrai.

– Le type onctueux et très gentil qui nous a procuré cette merveilleuse table à l’écart, de laquelle on peut contrôler le va-et-vient de la plus belle jeunesse…

Et allez, la description de Tito Maggio, et allez, les rires.

– Ces trois gros lards qui dévorent la langouste en faisant gicler de la sauce à dix mètres. On les appelle les Trois Petits Cochons… des vieux usuriers. Pense qu’une fois, l’un d’eux…

Et allez, le récit de quand le plus laid du trio, celui au centre qui ressemble à Oliver Hardy en plus gras encore, oui, justement lui, durant la fellation pratiqué sur lui par la femme d’un débiteur à bord de l’immanquable SUV, sa propriété à elle, fut tamponné par un camion et manqua y laisser les bijoux de famille.

– Mais comment tu sais ça, toi ?

– Les écoutes.

– Ah, c’est à ça qu’elles servent, donc. Ils ont raison, alors, ceux qui veulent les interdire !

Et allez, les rires.

Marco reprit.

– Elles servent à autre chose, les écoutes. Par exemple : tu vois ce type distingué qui tient un meeting à la table des joueurs de foot ? C’est un proc’. Il est dans le rouge de cent cinquante mille euros avec les Trois Petits Cochons. À cause du vice du jeu.

– Et il vend les procès !

– Nous n’en avons pas la preuve. Mais nous le gardons à l’œil.

– Et qu’est-ce qu’il fait avec des joueurs de foot ?

– Tu vois, il n’a qu’une qualité, cet homme. C’est un fanatique de la Roma.

– Ça manquait.

– Toi, le foot, tu supportes pas, hein ?

– Non. Moi, je l’abolirais.

– Je vois là un problème pour une future vie commune.

– Moi, j’abolirais aussi la vie commune. Et surtout la famille.

– Là-dessus nous pourrions même être d’accord.

– En bref, ce que tu me dis, c’est qu’ils sont tous ensemble passionnément.

– Oui, mais ne te laisse pas abuser par cette ostentation de bonhommie typiquement romaine. La moitié de ces gens ont dans leurs armoires de terribles squelettes. Et l’autre moitié est prête à s’égorger pour mettre la main dessus.

– Sur les squelettes ou sur l’armoire ?

– Sur les deux. Ici, on jette rien, il suffit que ça ait une valeur sur le marché. C’est Rome, ma chérie.

– Et ce type qui vient juste d’entrer ?

– Ce type essoufflé qui a l’air de sortir d’une séance de baise torride ? Je ne le connais pas, désolé.

– Ben, moi je le connais, en fait.

– Toi ?

– Oui. Il s’appelle Pericle Malgradi.

– Le nom me dit quelque chose.

– C’est un député, un de droite, ou du centre, je ne sais pas, en tout cas, du genre famille-foyer-putains.

– Maintenant, c’est moi qui te le demande : comment tu fais pour le savoir ?

– Je l’ai vu de mes propres yeux. Il les emmène par wagons dans un hôtel du centre, La Chiocciola. Une espèce de baisodrome de luxe.



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